Après Tongres en 2016 puis Aix-la-Chapelle en 2017, les Amis proposaient, cette année, Oudenaarde et Renaix comme destinations de sortie 2018.

Oudenaarde, première ville flamande en aval de Tournai dans le val d’Escaut, ville drapière et haute-lissière, affiche un patrimoine de qualité parfaitement restauré et mis en valeur, outil d’une politique touristique réfléchie et prospective.

La halle aux draps construite au 14e siècle en pierre de Tournai abrite une présentation originale de l’histoire de la ville mêlant des pièces historiques aux techniques contemporaines. La grande salle sous l’impressionnante charpente gothique est consacrée aux tapisseries à thème historique et aux célèbres verdures.

L’hôtel de ville gothique brabançon, bâtiment de référence avec celui de Louvain, abrite pour l’été, la première rétrospective de l’œuvre du peintre Adriaen Brouwer, dit le maître des émotions, artiste local, contemporain de Rubens, trait d’union entre

la tradition breughélienne et la peinture de genre du 17e siècle. Des guides nous ont expliqué cette personnalité très riche.

Après un déjeuner libre, l’après-midi a été consacrée à une visite guidée de l’impressionnante église Sainte-Walburge : elle associe le gothique brabançon par sa haute tour et sa nef à l’architecture tournaisienne de la vallée de l’Escaut par son chœur qui est une copie de celui de Saint-Jacques de Tournai. Le très riche mobilier (tableaux, autels à retable, tapisseries) témoigne de l’aisance de la ville au 17e siècle.

Sur le chemin du retour avant un arrêt à Renaix, nous sommes passés sur les rives de l’Escaut, à côté de l’église Notre-Dame de Pamele.  Construite de 1234 à 1265, contemporaine de Sainte-Marie-Madeleine de Tournai (1252), elle permet de juger de l’évolution du style gothique tournaisien.  A proximité, une riante polychromie réjouit le fort bel ensemble que forme l’abbaye du Val des Vierges (Maagdendale).

A Renaix enfin, la collégiale Saint-Hermès possède la crypte romane  (1089) qui fait défaut à la cathédrale de Tournai.  Au Moyen âge, les reliques de ce saint martyr y étaient vénérées pour guérir de la folie.

L’amour du patrimoine est-il une folie à notre époque braillarde ?   Qui donc a déclamé dans le bus du retour en 30 kilomètres l’éloge de la folie d’amour des Amis de la cathédrale pour le patrimoine ?