On appelle obiit cette pièce héraldique accrochée généralement, lors du rituel de funérailles, au catafalque.  Peinte sur toile à fond noir, elle représente les armes ou les écussons du défunt en y mentionnant l’année de sa naissance et du décès.   L’usage moderne attribue actuellement une couleur brune au fond de la toile.
cazierDans le déambulatoire de la cathédrale étaient accrochés les obiits des chanoines défunts.   … Défunts ou pas toutefois, car sur certains la date du décès n’était pas mentionnée que peu avant la cérémonie.  La plupart sont décorés de sorte qu’ils puissent être présentés sur pointe.

Les Amis de la Cathédrale ont reçu à titre de don une de ces pièces figurant le nom du chanoine Gabriel-Joseph de Cazier, chanoine du Chapitre (XVIIIe siècle).  Nous ne pensons pas devoir attribuer un motif symbolique ou héraldique à la particularité que son obiit soit présenté sur champ.

Baptisé à Notre-Dame le 10 juin 1689, Gabriel-Joseph de Cazier était le huitième enfant (il y en eut dix)  d’Adrien Cazier (1634-1712), capitaine d’infanterie au service de S.M. Catholique, juré et échevin de la ville et de Marie Anne Ranson († 18-01-1709), fille de Jacques et d’Anne de la Fosse.

Quatre inscriptions en phylactères entourent les emblèmes : en haut à gauche « OBIIT.30 », en haut à droite, « JANUARII » ; au milieu du bas : « ANNO – 1734 ».  Au-dessous, les motifs d’armoiries sont complétés de sa devise « DEO.ET CEZARI », soit l’anagramme de Cazier dont le nom est repris en noir plus bas.

Surmontées d’un angelot, les armes correspondent à celles décrites par P.A. du Chastel de la Howardrie dans « Notices généalogiques tournaisiennes dressées sur titres » (1881), à savoir :

Parti : à dextre : coupé, en chef, d’argent, à la rose de gueules feuillée de sinople et parsemée d’or ; en pointe, d’azur, à trois étoiles d’or, à huit rais ; – à senestre : d’argent, à la demi-aigle éployée de sable, lampassée et membrée de gueules, mouvant du parti.

Détachée de son support rigide, la toile (63 cm x 55 cm) a, hélas, été pliée en quatre pour en faciliter le rangement.  De ce fait, la peinture s’est écaillée et a perdu de ses parcelles ; le noir de jadis s’est sensiblement fané.  Les Amis de la Cathédrale vont faire procéder à la restauration de la pièce pour la confier au fonds des Archives et Bibliothèque de la Cathédrale de Tournai.

Cette pièce a fait l’objet d’un remarquable travail de restauration par Laura Guilluy, étudiante en conservation et restauration d’art à  La Cambre – Bruxelles (juin 2015).